Province

Mbujimayi : SEKO sommée de respecter ses engagements envers ENERKA et de suspendre la perception des fonds

Face à une situation de blocage persistante, l’entreprise SEKO, responsable de la réhabilitation de la centrale de Tshiala, a été sommée de s’acquitter de ses obligations envers ENERKA et de suspendre la perception des fonds jusqu’à nouvel ordre. Ces mesures résultent des tensions croissantes entre SEKO et la MIBA, provoquées par le non-paiement des agents d’ENERKA, filiale spécialisée dans la production et la commercialisation de l’électricité.

Cette crise, qui handicape le développement énergétique de la région, a nécessité une intervention décisive des autorités provinciales.


Un Conflit Persistant Malgré les Appels du Gouverneur

Malgré plusieurs sollicitations du Gouverneur de province, Jean-Paul Mbwebwa Kapo, SEKO n’a pas répondu à l’invitation pour une réunion à Mbujimayi visant à résoudre les problèmes en cours. Ce refus a exacerbé les tensions et mis en évidence un manque de coopération entre les acteurs concernés.

La situation actuelle résulte de l’échec de SEKO à payer les agents d’ENERKA, mettant en péril les activités de cette filiale de la MIBA, qui joue un rôle essentiel dans la production et la commercialisation de l’électricité.

Ce déséquilibre compromet également les efforts pour moderniser la centrale de Tshiala, un projet initialement prévu pour atteindre une capacité de 30 MW dans des délais fixés.


Une Réunion de Crise sous l’Impulsion des Autorités

Conscient de la gravité de la situation, le Ministre provincial des Ressources Hydrauliques et de l’Électricité, Charles Kamanga Nsenda, a convoqué une réunion entre la MIBA, ENERKA et SEKO. Cette rencontre, organisée sur instruction directe du Gouverneur, visait à évaluer l’application des recommandations précédemment émises par les autorités provinciales.

Cependant, les discussions ont révélé un constat alarmant : aucune avancée concrète n’avait été réalisée depuis les directives initiales. Cette absence de progrès a poussé les autorités à prendre des mesures fermes pour tenter de débloquer la situation.


Les Recommandations pour un Déblocage Rapide

Afin de résoudre cette crise, des recommandations claires et contraignantes ont été émises. Elles incluent :

  • Une réunion d’évaluation contractuelle :
    D’ici le 18 mars 2025, une nouvelle réunion devra avoir lieu pour réexaminer le contrat liant MIBA, SEKO et ENERKA, en vue d’en ajuster les clauses selon les exigences actuelles.
  • Le paiement immédiat du personnel :
    SEKO est tenu de régulariser les salaires des agents ENERKA dans un délai maximal de 72 heures. Cette obligation concerne l’ensemble des travailleurs, qu’ils soient affectés à la production, à la maintenance ou à la commercialisation.
  • Amélioration de la communication entre les parties :
    Une communication fluide entre SEKO et MIBA est indispensable pour assurer une meilleure coordination des actions et éviter d’autres malentendus ou retards.
  • Suspension temporaire de la perception des fonds :Jusqu’à nouvel ordre, SEKO est interdit de percevoir des fonds provenant des paiements des clients d’ENERKA. Cette décision découle du constat que l’entreprise n’a pas encore apporté de contributions significatives malgré les sommes déjà encaissées via les virements bancaires

Une Mesure d’Urgence pour Respecter les Engagements

Le Ministre Charles Kamanga Nsenda a insisté sur l’importance de respecter ces recommandations pour rétablir un climat de confiance entre les parties concernées et assurer le bon déroulement du projet de réhabilitation. « Une action concertée et rapide est impérative pour honorer les engagements contractuels et répondre aux besoins de la population », a-t-il déclaré lors de cette réunion de crise.


Les Conséquences du Blocage sur la Centrale de Tshiala

L’impact de ce conflit dépasse largement les murs des institutions impliquées. La centrale de Tshiala, autrefois porteuse de grandes ambitions énergétiques pour la province, est aujourd’hui un symbole de promesses non tenues.

La modernisation de cette infrastructure devait permettre d’augmenter sa capacité à 30 MW, répondant ainsi à une demande croissante en énergie dans la région.

Or, en raison des tensions entre SEKO et la MIBA, ces objectifs restent inatteints, et la population continue de souffrir d’un approvisionnement électrique irrégulier. La résolution de cette crise est donc essentielle pour le développement économique et social de Mbujimayi et de ses environs.


Les Enjeux Stratégiques pour la Province

Ce conflit met également en lumière des enjeux plus larges liés à la gestion des infrastructures et à la gouvernance locale :

  • Fiabilité des Partenaires :
    L’échec de SEKO à respecter ses obligations soulève des questions sur le choix des prestataires dans les projets publics.
  • Protection des Intérêts Locaux :
    La suspension des fonds perçus vise à protéger les ressources financières de la province contre un usage inefficace.
  • Modernisation Énergétique :
    La réhabilitation de la centrale de Tshiala reste une priorité stratégique pour combler le déficit énergétique et soutenir la croissance économique régionale.

Conclusion

Le conflit opposant SEKO, MIBA et ENERKA souligne l’importance d’une gestion rigoureuse et transparente des projets d’envergure en République démocratique du Congo. Les mesures fermes prises par les autorités provinciales, notamment la suspension de la perception des fonds et l’exigence du paiement des salaires, témoignent de leur volonté de rétablir un équilibre dans cette situation critique.

Alors que la réunion d’évaluation prévue pour le 18 mars s’annonce décisive, toutes les parties doivent assumer leurs responsabilités pour débloquer cette crise et avancer vers la modernisation de la centrale de Tshiala. Ce projet, indispensable pour le développement énergétique de la région, représente un espoir pour des milliers de Congolais qui attendent des solutions durables.

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